L’Hôtel de ville

La construction du nouvel Hôtel de ville qui débute en 1803 sur l’emplacement de l’ancienne église Notre-Dame, commence par une polémique entre les propriétaires voisins et la municipalité, accusée d’être le véritable commanditaire des travaux réalisés par le citoyen Dupuy. Ce dernier aurait été un « prête-nom », permettant à la ville d’Aurillac de racheter à bas prix l’église alors « bien national ». Cependant, le 26 juin 1802, la commune devient seule propriétaire du bâtiment mettant, ainsi fin à la controverse.

Edifié de 1801 à 1806, c’est un bâtiment de plan rectangulaire régulier sur trois niveaux principaux. L’élévation comporte onze travées sur la façade principale et quatre sur les faces latérales.

Le rez-de-chaussée est percé d’arcades en plein-cintre et présente un parement de pierres de taille en bossages continus. Au départ de type « halle », ce niveau a connu des transformations lors des travaux de restauration à la fin du XIXe siècle. En effet, une grande partie des arcades ont été partiellement maçonnées et comportent aujourd’hui des fenêtres.

Aux premier et second étages, la façade principale est rythmée par quatre pilastres cannelés avec chapiteaux de type ionique encadrant les trois travées centrales. Dans des niches circulaires prennent place, en juillet 1805, une série de 11 bustes : Racine, Corneille, Franklin, Molière, César, Napoléon, Achille, Voltaire, Rousseau, Fénelon et La Fontaine, dont seul subsiste aujourd’hui le buste de Napoléon.

L’entablement qui couronne la façade principale comporte entre chaque modillon des médaillons nus et, dans la partie centrale de la frise surmontant les pilastres, un bandeau encadré de deux feuilles de palmier stylisées, où est gravée en doré sur fond noir la fonction du bâtiment. Le fronton a été modifié en 1892 par l’installation d’une horloge enchâssée dans un édicule décoré de pilastres et surmonté des armes de la ville. La toiture d’origine avec campanile a été elle aussi transformée à cette époque par l’ajout d’un dôme couvert d’ardoise, avec un campanile abritant une cloche. D’esprit néo-classique, la ligne droite supplante les lignes courbes dans l’architecture de ce bâtiment à la sobre décoration sculptée.

Sur les trois niveaux de ce bâtiment sont répartis, lors de sa conception, des magasins et les poids de la ville au rez-de-chaussée; la salle du conseil, le cabinet du maire et la salle des mariages au premier étage. Le second étage a connu différentes affectations, outre la bibliothèque, les archives, le Musée de peinture y a pris place de 1853 à 1865 ainsi qu’un cabinet de minéralogie, prévu dès 1838 et intégré en 1902 au Musée Jean-Baptiste Rames .

 Vue de l'Hôtel de ville

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