La chapelle du collège des Jésuites

 

En 1548, Jehanne La Treille, veuve de Fernand de Villeneuve, bourgeois d’Aurillac, fait don à la ville de la moitié de ses biens « pour faire construire, édifier, fonder et doter… un collège d’escole et d’estude ».

Le projet, retardé par un procès des exécuteurs testamentaires puis par les troubles religieux qui agitent la ville en 1569, n’est officialisé par un contrat de fondation avec la Compagnie de Jésus qu’en mars 1619.

A la fin du 17e siècle, une nouvelle imposition, échelonnée de 1689 à 1716, permettra la construction de bâtiments neufs, en grande partie conservés jusqu’à nos jours.

L’art baroque, outil de choix dans l’action de la Réforme catholique, va aussi être porté par les Jésuites, tant et si bien que certains historiens de l’art parleront d’un «style architectural jésuite ».

Le portail de la chapelle, exemple de ce style italianisant avec ses colonnes cannelées et ornées de feuillages, ses angelots joufflus, ne constitue pas un indice probant pour identifier sa fonction originelle : point de signes religieux mais un décor profane et une plaque couronnant le tout, qui renvoie à l’époque où le musée occupait ces locaux.

Toute nouvelle implantation de la Compagnie (Ordre de clercs réguliers fondé par Ignace de Loyola en 1540) se traduit par la fondation d’un Collège dont l’enseignement est gratuit. Les collèges des Jésuites rassemblaient en général dans un seul complexe église, école et résidence. Le Collège d’Aurillac est ainsi composé d’un corps de logis donnant sur la rue, d’un autre à l’intérieur donnant sur une grande cour, un jardin et une chapelle.

Suite à la dissolution de l’Ordre en 1764, un groupe de religieux séculiers prend la relève et ce jusqu’à la Révolution, où le bâtiment devient alors le club des Jacobins.

Puis l’enseignement reprend peu à peu au début du 19e siècle. L’une des salles du Collège semble avoir abrité un cabinet de minéralogie et la chapelle a fait successivement fonction de salle de spectacle (1798-1807), de bibliothèque et de musée (de 1899 à 1950), puis par la suite de salle des fêtes, de sport ou d’enseignements artistiques.

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